dimanche 24 août 2008

Bonjour les gens, quelques petites nouvelles quand même, histoire que vous ne nous oubliiez pas, dans votre lointaine métropole. Quelques photos éparses de ces derniers temps.

Tout d'abord l'été en Guyane, c'est l'époque où les gens qui ont de grandes maisons partent en vacances loin (parce que les gens qui ont de grandes maisons ont beaucoup d'argent.)

Du coup ça laisse de grandes maisons vides dans une région ou y'a pleins de gens qui ont très peu d'argent.
C'est pour ça que les gens qui ont beaucoup d'argent cherchent des gens qui n'ont pas beaucoup d'argent, mais un peu quand même, pour occuper leur maison sans voler ce qu'il y a dedans. Et ces gens c'est nous.


Nous avons donc passé un été assez Beverlyhillsesque dans de grandes maisons avec piscine ou plage (on n'a pas réussi à avoir les deux). Ci-dessous, la grande maison que Sven a squatté pendant deux semaines avec son ami Michel (lorsque Cécile était en métropole pour l'essentiel).




Au dessus: Vue le matin (la mer est au fond du jardin), ci-dessous, les collocs : Ti Punch et son frère jumeau (oui, tout le monde s'en fout, mais pour nous c'est important -Ti Punch c'est le plus mignon).


Et voici Michel, le colloc de Sven très montpelliérain, dans l'accent comme dans la coupe de cheveux. Pris ici lors d'une soirée dans notre appart cayennais.



Pour en revenir à notre été beverlyesque, il se trouve que dans la maison que nous squatâmes au bord de la mer, les sorties nocturnes sont ponctuées, pendant l'été, d'éclosions de tortues...


Alors les tortues, c'est simple, d'abord vous marchez sur la plage, et vous tombez sur ça:


Des mini tortues luth, qui viennent d'éclore, les premières à avoir cassé leur oeuf sont poussées vers la surface, par la trentaine de leur frères et soeurs qui sont dans le sable. Après une bonne petite sieste, tout ce petit monde se met en marche. Ca donne ça :

Tintintin...






Choupinet n'est-ce pas ? C'est beau la nature, ça donne envie d'aller pêcher dans un carbet non?







Allons-y !



Petite photo prise lors de l'arrivage, comme vous pouvez le constater ce carbet est un pont (et oui, il y a des Leader Price en Guyane. Et non, on ne fait pas la gueule, on vient juste de respirer les émanations douteuses du barbecue préparé, sous la pluie, par Sven et ses acolytes) . Et au dessous coule une rivière. Ce qui permet plein d'activités ludiques :

Telles que : le combat de frites :



Michel et Valentin en pleine explication.



La pêche :


Ici l'aïmara pêché par Sven.




Mais sinon c'est quand même essentiellement la glande absolue: comatage en hamac, magazine à l'appui, et une mouche qui tourne dans la chaleur épaisse.
Yolaine en pleine lecture.





Ce trop plein d'activité nous a poussé, le week-end d'après, à aller nous ressourcer à Saül, qui, comme nous vous le disions plus tôt est une petite bourgade de 60 habitants à l'année, perdue au milieu de la forêt, et accessible uniquement par (très petit) avion.


Nous partîmes donc 18, dans un petit coucou très sensible aux perturbations, et découvrîmes les charmes de la forêt Guyanaise "vue du ciel" :








Alors bien sûr, comme toute forêt de nos jours, la guyanaise a ses problèmes, si elle échappe à l'arrachage massif de ses arbres, ceux-ci cachent une armée d'orpailleurs qui laissent des cicatrices plus ou moins visibles.



Voilà pour les plus visibles:





Cela dit là il s'agit d'orpaillage légal, pas forcément le plus nocif, on croise d'ailleurs dans Saül quelques orpailleurs clandestins, qui effectuent le ravitaillement pour leurs potes non recensés, et sans doute innombrables, qui ceinturent le village. On les reconnaît façilement, ils font plutôt la gueule. il faut éviter de les chercher, c'est tout...




Quand au village, il est mignon tout plein.









On a pris trois jours pour sillonner les chemins des environs, et découvrir une forêt primaire de toute beauté, allez, on vous en remet un p'tit peu :




Un arbre cathédrale...




Mais aussi des criques à l'eau translucide et d'une fraîcheur salutaire.




Et quelques bêtes...






On vous laisse sur cette séquence émotion, notre première mygale. N'a-t-on pas envie de la serrer dans ses bras, cette jolie petite boule de poils ??


Sur ce, à bientôt, voir à très bientôt, en ce qui concerne Sven de retour en métropole le 4.

dimanche 22 juin 2008

Après presque deux mois de silence, le temps est venu de réagir et de combler cette absence par quelques photos ... de la forêt ! Car après tout, la forêt couvre quand même 95% du territoire guyanais et on pourrait difficilement ne pas évoquer nos quelques balades dominicales en forêt.


Voici donc la forêt :

Des arbres




Des arbres majestueux (un arbre fromager en l'occurence - Pour les bushinengués vivant sur le Maroni, ces arbres abriteraient les esprits des anciens. Pour les créoles, ils abriteraient des esprits un peu moins sympathiques. Mieux vaut donc détourner une route de quelques mètres que d'en abattre un... )



De grands arbres un peu moins majestueux mais pas mals quand même


Des arbres étrangleurs, qui se servent des autres pour survivre et les étouffent peu à peu



De petits randonneurs qui se perdent dans le décor (et qui viennent d'aller chez le coiffeur, héhé)



Des périls




Des bêtes étranges (un iule - Pour connaître l'âge d'un iule, il faut compter ses pattes. Plus il est vieux et plus il en a)



Des rencontres et des amitiés naissantes



Des jeux (où est la grenouille ?)






Sans transition, une photo de lui ayant été plébiscitée (malgré quelques voix discordantes) : voici Ti Punch le chat :

Ti Punch dans la machine à laver (pour Karine)




Et Ti punch sur le point d'égorger un lézard







Et pour finir, toujours sans transition, la petite maison que l'on garde actuellement et d'où l'on peut poster ces quelques photos parce qu'il y a Internet, ici !




Et pour le prochain post, des photos de Saül, on espère ! Mais qu'est-ce que Saül ? La réponse d'un autre blog :


"Il existe au cour de la Guyane un village pas comme les autres ! Saül est situé à 180 km au sud de Cayenne et est habité par une centaine de personnes.Il est composé d'une mairie, d'un dispensaire, d'une école, d'une poste, d'une cabine téléphonique... un village comme il en y'en a beaucoup me direz vous ! c'est vrai mais il faut savoir que c'est le seul village habité au centre de la Guyane (né de la ruée vers l'or au début du siècle),seule une liaison aérienne relie Saül à Cayenne.Si vous préférez la pirogue il faut compter environ 10 jours sur la Mana, suivis d'une marche de 28 km (rappel : 1 heure en avion !), notez que l'avion est le seul moyen d'admirer de haut cette magnifique immensité verte qu'est l'Amazonie, et atterrir sur l'aéroport de Saul est également un grand moment."


Et on y fait de la randonnée, essentiellement.























































dimanche 27 avril 2008

On est rentré à Cayenne et après une petite douche,




et un dernier petit verre,


on a décidé de repartir, direction Cacao, un village Hmong, perdu dans la forêt, à une cinquantaine de kilomètres de Cayenne. Un village connu pour son marché.





Une fois rassasiés, Alex nous a proposé d'aller rendre visite à un de ses potes du lycée qui habitait dans les environs, dans une petit batisse sans prétention.



On s'est dit que seul un original pouvait vivre dans un château pareil, tout droit sorti du Seigneur des Anneaux, et en pleine Guyane. Pourtant, après l'avoir rencontré, nos apriori ont rapidement disparu, c'était vraiment un mec sympa.



Il nous a appris à dompter nos peurs ancestrales. En fait, les anacondas sont très affectueux. Tout comme les caïmans, les piranhas et les mygales. Voilà une leçon que l'on a apprise en Guyane : les animaux sont nos amis. Il ne faut pas les chercher, c'est tout.



Forts de cet enseignement, grisés par ce nouveau savoir, la forêt ne nous faisait plus peur. On en a donc décidé d'aller la voir d'un peu plus près, sur la crique Gabriel.



Point d'anaconda pour cette fois-ci, mais un paresseux que nous croisames à l'aller...puis au retour, quelques heures plus tard. Le paresseux a l'avantage de se laisser photographier facilement.





Mais l'expédition tourna court, quand une sauterelle géante décida de prendre le contrôle de l'esprit d'Alex, pour nous mener jusqu'au Maroni.


Heureusement, une fois arrivés à bon port, Alex retrouva toute sa liberté (promis, Alex, on arrête, c'est la dernière).




La remontée du Maroni :

Tout commence ici


Notre guide bushinengué, Maïkel (les bushinengués sont les descendants des populations venues d'Afrique qui, pour échapper à l'esclavage, se sont enfuis dans la forêt amazonienne). Ils sont répartis en plusieurs groupes. Maïkel est un Aloukou.




Une maison aux décorations représentatives de l'art des bushinengés, à Apatou





Les transports scolaires sur le fleuve



Le soir, on a dormi dans un carbet situé sur une île au milieu du fleuve


On a pêché.



On a respecté les consignes du carbet. A droite est écrit "WC" et "Respect 50 cent".




Et le lendemain, on est parti en forêt, pêcher l'aïmara, un poisson de crique.



La forêt



Pour se frayer un chemin, évidemment, il n'y a que la machette, quand on la prend, une sensation de pouvoir vous envahi, et on a brusquement plus qu'une seule idée en tête, mais alors très intensément. Ici Marie pensant interieurement "Ose encore dire que tu ramais dans ce putain de canöe Alex" Là Sven: "Qui a dit que j'étais blanc comme un cul?"

Alex et le "Fishi" (c'est comme ça qu'on dit "poisson" en Taki Taki, la langue des Aloukous, très proche de l'anglais).



Ensuite, on s'est baladé en pirogue dans différents endroits, des petits villages de 5 maisons et 15 habitants apparaissent de temps en temps sur le fleuve. Ce sont en fait des villages familliaux. Où l'on vit presque essentiellement de la pêche et de la chasse.







Vue sur un bras du Maroni, (en face c'est une île qui coupe le fleuve en deux), il est donc deux fois plus large...De quoi apprendre la modestie à ce gros branleur de Rhône (Cécile ne cautionne pas cette déclaration).


Au niveau de Saint-Laurent, un bateau échoué, sur lequel prospèrent quelques arbres.





Saint Laurent toujours, le bagne, où plutôt le camp de la transportation une petite photo vite fait.




Puis, pour finir en beauté on s'est laissé tenter par les tortues Luth...





Une tortue un peu en avance.




Une tortue qui a un peu galéré pour pondre, c'est laborieux, on la soutient avec toute notre volonté, un grand moment de symbiose homme-animal. Le plus triste dans tout ça c'est que le pauvre animal aura entendu 153 fois le jeu de mot: "la tortue lutte" et 45 fois "c'est de la torture Luth"





Ahem,





Nous voilà déjà au moment douloureux où Marie et Alex nous quittèrent, non sans avoir eu l'idée géniale de nous laisser leurs photos.





Que garderont-ils de leur voyage?

La Guyane habitera-t-elle leurs rêves encore longtemps ?








Qu'importe,





Salut Marie,



Salut Alex,